mardi 4 septembre 2012

Grand canyon



Par ce petit matin grisounet, nous voilà reparti tôt en direction de l’entrée Est de Grand Canyon. Evidemment un canyon possède deux versants, on arrive sur la South Rim (rive sud) plus accessible et donc plus fréquentée…

Tout juste entré, on se dirige vers désert view, pour notre premier aperçu du canyon. Au risque de vous surprendre, cette première vision du canyon nous déçoit quelque peu…












En effet, on vient de croiser tellement de canyon sur notre route que c’est un peu : « ah, un canyon de plus », et oui on devient difficile (sic) ! A notre décharge, la chape de gris et de brume qui va et vient au-dessus de nos têtes, jusqu’en début d’après-midi ne rend pas justice au panorama.





Sans être époustouflés comme on pouvait l’attendre, on est quand même impressionné par l’échelle du paysage. Semblable au parc de Canyonland visité plus tôt, les différentes couches géologiques érodées par la rivière Colorado donne une impression de canyon creusé au fond d’un canyon, au fond d’un autre….un peu comme des poupées russes imbriquées les unes dans les autres. On reste donc de pas mal de temps au bord du vide à s’imprégner du lieu, tout en se dirigeant vers l’attraction locale.


Sur le chemin de nombreux corbeaux nous accordent un ballet d’acrobaties spectaculaires. Dominant le précipice, se dresse The Watchower, tour de guet construite en 1932 qui s’inspire des constructions pueblos. On accède tout d’abord à une terrasse qui offre une vue dégagée des environs avant de s’enfoncer dans la tour. Décorée de peintures murales des indiens Hopi, elle est magnifique.













L’escalier en colimaçons nous permet d’atteindre trois balcons successifs tout en observant de plus près ces scènes décrivant la légende du serpent et un mariage Hopi. Arrivé au 4ème niveau, soit le point de vue le plus élevé du versant sud, l’ascension vaut le détour.
 







Le ciel s’éclaircissant on discerne les vestiges d’un ancien volcan (à travers la vitre), les parois dentelées du canyon et même la Colorado river coulant au loin.





On reprend la route le long du canyon pour se diriger vers Mather point où se tient une rencontre avec un ranger. Un jeune blondinet fort intéressant nous parle pendant une bonne demi-heure des espèces animales présentes dans le parc, des mesures prises pour leur préservation et lesquelles sont les plus dangereuses.

À notre grande surprise on apprend que celui qui occasionne le plus de blessures est l’écureuil ! Souvent nourris par les touristes il devient habitué à la présence humaine et tout en virant vers l’obésité risque de mordre pour attraper la nourriture.

Un des emblèmes du parc est le condor de Californie il avait quasiment disparu et se réapproprie peu à peu son espace originel.

 En effet, les premiers colons ont ici pratiquement entrainé la destruction de nombreuses espèces animales, notamment les pumas qu’ils pensaient dangereux pour l’homme.

On pourra voir des photographies de chasseur posant devant un tas immense de pumas morts, alors qu’il n’y avait eu aucune attaque de leur part… D’ailleurs à l’extérieur du parc où il est protégé, sa chasse est toujours autorisée !


Laissant la voiture là, on suit la piste qui longe la falaise. Intitulée Shrine of the ages soit la marche des millions d’années, elle nous offrant de nombreux points de vue sur le canyon et retrace son histoire.

De nombreux fragments des roches qui jalonnent le sentier permettent de mieux distinguer les différentes couches qui forment le canyon.

Classé une des sept merveilles du monde, il ne s’appelle pas le Grand canyon pour rien… S’étendant sur 450 km de long entre le lac Mead et le lac Powell (visite plus tôt), il plonge vers les entrailles de la Terre jusqu’à un maximum de 2 000m !




Il n’est pas le plus profond au monde mais un des seuls ou apparaissent autant de successions de couches géologiques (40 différentes !).

En effet, les différentes strates racontent l’histoire du continent Américain et sont un des exemples les plus spectaculaires du travail de l’érosion. Les roches ainsi mises à nues remontent jusqu’à 1,7 milliards d’années, pratiquement la moitié de l’âge de notre Terre…

Des nouvelles études réalisées par l’université du Colorado estiment que le grand canyon existait il y a 55 millions d’années et aurait donc commencé à se creuser juste après l’extinction des dinosaures, soit 65 millions d’années plus tôt !!

 On s’accorde finalement une pause repas au Market plaza où on payera nos sandwichs les yeux de la tête, tant pis on a bien faim et au moins ils ont des tables à l’extérieur pour profiter du soleil qui sort enfin des nuages.

Un pti coup de navette gratuite plus tard, on s’arrête au village de grand canyon, évidemment bien cossu et touristique. Cédant à la tentation de quelques boutiques, musées et galeries en chemin, on profite tout de mêmes de magnifiques panoramas.
On aperçoit en contrebas le brigth angel trail, sentier qui serpente vers le fond du canyon. D’ici on voit une bonne partie de son tracé.

Les quelques pistes du parc sont difficiles et dangereuses, à l’inverse de beaucoup de randonnées, on commence ici par descendre un important dénivelé vers la rivière en contrebas.

C’est ensuite que les choses se corsent car avec plusieurs centaines de mètre de dénivelé à remonter ensuite, les accidents sont fréquents, surtout en été avec la chaleur. Des panneaux omniprésents à chaque début de sentier rappellent aux touristes que plusieurs personnes y ont laissés la vie faute de préparation ou d’entrainement. Il est donc recommandé de prendre un minimum de 2 jours pour aller voir le fond du canyon. On n’a peut-être pas l’impression en voyant le paysage, mais n’importe lequel de ces sentiers est bien plus dur que la majeure partie des randonnées en haute montagne qu’on peut trouver dans les alpes !


Vient le moment de rallier à nouveau la navette pour suivre l’Hermitt road, route panoramique qui longe le versant sud du canyon. Des belvédères sont situés tout le long et on fait le choix de s’arrêter à quelques-uns. Tout d’abord l’Hopi point considéré souvent comme un des plus beaux points de vue du parc.








Il s’avance davantage dans le vide que tous les autres et offre une vue imprenable sur la Colorado river 1,5 km plus bas. La rivière luit au loin par-delà une succession de roches rouges dentelées.

Le canyon ressemble ici à un abime avec les falaises découpées tombant à pic sous nos pieds. En effet, les crevasses du canyon paraissent ici encore plus béantes et mystérieuses.









Et pour finir le Powell point, nommé en l’honneur de John Wesley Powell qui dirigea en 1869 la première descente en eaux vives à travers le canyon sur la Colorado river.




Le soleil couchant fait ressortir de manière fabuleuse la couleur des roches et les anfractuosités du canyon, on reste donc un bon moment (enfin) émerveillé par le lieu.




En ressortant du parc, le temps est à nouveau à la pluie, on s’octroie une pause ciné dans le flambant Imax situé au sein d’une boutique national geographic bien touristique… Heureusement, le film ne nous déçoit pas permettant des vues spectaculaires du fond du canyon et des eaux tumultueuses de la rivière Colorado.



Il retrace également toute l’histoire du canyon, des amérindiens à l’exploitation touristique en passant par l’histoire des premiers colons.



Au soleil couchant, on reprend finalement la route pour Flagstaff 130 km plus loin, ville typique de la route 66 que l’on a décidé de suivre les jours prochains.

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